Si la sedición militar del 18 de julio de 1936 hubiera sido un «pronunciamiento», como tantos otros en este siglo y en el XIX, si lo que en algunos sectores se sigue llamando Guerra Civil Española fuera realmente una guerra civil entre españoles, hace tiempo que habría terminado; Incluso se acabó, desde el primer día, antes de que desembarcaran los moros, los italianos o los alemanes, cuando en Madrid, Barcelona, Valencia y otros lugares, un proletariado sin armas, o casi sin armas, había desarmado con sus propias manos, bajo el fuego mismo de las ametralladoras, a las guarniciones en rebelión contra el gobierno legal que les pagaba.

¿Pero quién se atrevería hoy a afirmar que, bajo el signo de la execrable mentira de la no intervención, no estamos en presencia, no de una guerra civil, sino de una guerra de invasión y conquista, emprendida por la Alemania e Italia fascistas, con la firme intención de apoderarse, política o al menos económicamente, de España, y de encontrar, o establecer, bases de operaciones allí contra las mismas potencias que continúan practicando la política del avestruz? En esta guerra, que puede ser el siniestro preludio de una guerra civil, ciertamente, pero una guerra civil internacional, una guerra de clases en la que las etiquetas nacionales tenderán a desaparecer, ¿quién puede dejar de ver que, desde el punto de vista de las armas, del material y los medios de destrucción de que disponen ambos bandos, la desproporción de fuerzas, gracias a la ayuda declarada de las dictaduras totalitarias, es, más que nunca, abrumadora?

El milagro es que en estas condiciones los republicanos resistan y que, gracias a su superioridad moral, hayan conseguido hasta ahora neutralizar, en cierta medida, la superioridad material de Franco y sus aliados; aliados que son los amos.

A su vez, en su empeño por estrangular la democracia, los ejércitos franquistas, después de Bilbao y Santander, se han dirigido a los grandes centros que forman el triángulo defensivo de la libertad en España.

No han ‘pasado’ en Madrid, donde durante veinte meses Miaja los ha tenido a raya. Se han visto obligados a alejarse de Barcelona. Frente a Valencia se han topado con la resistencia, palmo a palmo, de un pueblo libre que no quiere morir.

Cuántas veces, desde la época de la marcha sobre Madrid, los más derrotistas nos hemos preguntado si los aviones y los tanques no serían capaces de superar el valor de los hombres, y si, para los defensores de la libertad, la partida no estaría irremediablemente perdida. No éramos muchos, en verdad, el pasado mes de marzo, los que no desesperábamos de la República, cuando, más allá de su ofensiva en Aragón, los franquistas continuaban su marcha hacia el mar y estaban en vísperas de cortar Barcelona, al menos por tierra, desde Madrid o Valencia. Sin embargo, y a pesar de todo, y a pesar de la extensión sobre la mayor parte del territorio español de la mancha negra del fascismo, los republicanos resisten, y nuestros amigos de allí nos aseguran que están en condiciones de resistir indefinidamente. Además, sus adversarios, al ver esto, apenas disimulan su decepción.

Pero, ¿cómo terminará esto, y cómo actuarán las potencias que, directamente, tienen un interés vital en evitar el perecimiento de la España libre, incluso en el último momento, para salvarla?

Y, a la espera de un giro en su política, que ciertos indicios sugieren, ¿qué hay que hacer?, ¿qué se puede hacer?, ¿qué se debe hacer, en los círculos democráticos y socialistas para acudir en ayuda de España y acortar su martirio?

Actuar políticamente no hace falta decirlo, y con más energía que nunca, contra lo que el Secretario General del P.O.B. [Partido Obrero Belga], nuestro compañero De Block, ayer mismo, expresando el pensamiento de todos nosotros, llamó la estafa criminal de la no intervención. Pero añadió: «Si la política de no intervención priva a los republicanos españoles de los medios militares de defensa, podemos enviarles alimentos, ropa, jabón, tabaco…».

Con todo mi corazón, eso está hecho.

Este 18 de julio comienza nuestra Quincena Solidaria por España. No será un esfuerzo aislado. No sólo en Europa, sino en todas las partes del mundo y, por ejemplo, en Australia, los trabajadores estarán ansiosos por enviar una parte de su salario diario a los que luchan allí por la causa de todos. Confío en que la Bélgica socialista se enorgullezca de estar a la cabeza de los que cumplen con su deber.

Le Peuple: domingo, 17 de julio de 1938

VOILA donc deux ans que cela dure; deux ans que les pires horreurs se conjuguent avec les plus exaltants héroismes ; deux ans qu’avec une poignée de bourgeois démocrates, les classes trávailleuses d’un grand peuple — l’immense majorité de quatre millions de paysans et d’ouvriers agricoles, de trois millions de  prolétaires industriels — luttent, á la vie, a la mort, pour la défense des libertés conquises en 1931, sans coup férir, par le seul prestige d’élections triomphales.

Si la sédition militaire du 18 juillet 1936 avait, été un « prohunciamiento », Comme il y en eut tant d’autres, en ce siécle et au XIXe siécle ; si, ce que, dans certains milieux on s’obstine á appeler la guerre civile d’Espagne était, réellement, une guerre civile entre Espagnols, il y a longtemps que ce serait fini; c’edt méme été fini, des le premier jour, avant que les Maures, les Italiens ou les Allemands débarquent, lorsqu’à Madrid, á Barcelone, á Valence, ailleurs encore, un prolétariat sans armes, ou presque, avait, de ses mains nues, sous le feu méme des mitrailleuses, désarmé des garnisonnaires en révolte contre le gouvernament légal qui les soldait.

Mais qui donc aujourd`hui, se trouverait-il encore pour oser prétendre, que, sous le signe de l’exécrable mensonge de la non-intervention, l’on ne se trouve pas en présence, non point d’une guerre civile, mais d’une guerre d’invasion et de conquête, menée par l’Allemagne et l’Italie fascistes, avec le ferme propos de met tre la main, politiquement, ou du moins économiquement, sur l’Espagne, et d’y trouver, ou d’y établir, des bases d’opérations contre les puissances mêmes qui continuent à pratiquer la politique de l’autruche ? Dans cette guerre qui risque dêtre le sinistre prélude d’une guerre civile, vraiment, mais d’une guerre civile Internationale, d’une guerre de classes où les se étiquettes nationales tendront á s’effacer, qui ne voit que, du point de vue des armes, du matériel, des moyens de destruction dont on dispose de part et d’autre, la disproportion des forces, gráce au concours avoué des dictatures totalitaires, est, plus que jamais, écrasante ?

Le miracle, c’est que dans ces conditions, les républicains tiennent, et que, gráce á la supériorité de leur moral, ils solent parvenus, jusqu’ici, á neutraliser, en quelque mesure, la supériorité en matériel de Franco et de ses alliés; des alliés qui sont des maitres.

Tout à tour dans leurs entreprises d’étranglement de la démocratie, les armées franquistes, aprés Bilbao et Santander, se sont tournées vers les grands centres qui forment le triangle défensif de la liberté en Espagne.

Elles n’ont point « passé » à Madrid, ou depuis vingt mois, Miaja les tient en échec. Elles ont été contraintes de se détourner de Barcelone. Elles se heurtent, en avant de Valence, A la résistance pied á pied, d’un peuple libre cui ne veut pas mourir.

Que de fois, ospendant, depuis l’époque lointaine déjà, de la marche sur Madrid, les plus éloi gnés du défaitisme ont pu se demander si les avions et les chars d’assaut n’auraient pas raison du Courage des hommes et si, pour les défenseurs de la liberté, la partie n’allait pas être irrémédia blement perdue. Nous n’étions pas nombreux, en vérité, au mois de mars dernier, à ne point désespérer de la République, alors que, par delà leur offensive d’Aragon, les lieute nants de Franco continuaient leur marche à la mer et étaient à la veille de couper, tout au moins par terre, Barcelone de Madrid ou de Valence. Cependant, et malgré tout, et malgré l’extension sur la plus grande partie du territoire espagnol de la tache noire du fascusme, les Républicans résistent, et nos amis de là-bas nous donnent l’assurance qu’ils sont eb mesure de résister indéfiniment. Leurs adversaire, du reste, en le constatant, dissimulent malaisément leur déconvenue.

Mais comment cela finira-t-il, et comment celles des puissances qui ont elles-mêmes, directement, un intérêt vital á ce que l’Espagne libre ne périsse pas, agiront-elles, fût-ce à la onzième heure, pour la sauver ? Et, en attendant un retournement de leur politique, que certains signes laissent pressentir, que faut-il faire, que peuton faire, que doit-on faire, dans les  milieux démocratiques et socialistes pour venir en aide à l’Espagne et pour abréger son martyre ?

Agir politiquement cela va sans dire, et avec plus d’énergie que jamais, contre ce que le secrétaire général du P.O.B., notre camarade De Block, appelait, hier encore, exprimant notre: pensée à tous, la duperie criminelle de la non-intervention. Mais il ajoutait aussitót : « Si la politique de non-intervention prive les républicains espagnols des moyens militaires de défense, nous pouvons leur envoyer des vivres, des vétements, du savon, du tabac…»

De tout coeur, je lui fais écho !

Ce 18 juillet s’ouvre notre Quinzaine de solidarité en faveur de l’Espagne. Cet effort ne sera pas isolé. Non seulement en Europe, mais dans toutes les parties du monde, et, par exemple, de l’Australie, les travailleurs auront à coeur d’envoyer une part de leur salaire d’un jour de travail à ceux qui, là-bas, combattent pour la cause de tous. J’ai confiance que la Belgique socialiste tiendra à honneur d’ètre au premier rang de ceux qui feront leur devoir.

Le Peuple: domingo, 17 de julio de 1938